Inspecteur Diego Castellon 2 - Le cordonnier d'Aubusson by Jacques Jung

Inspecteur Diego Castellon 2 - Le cordonnier d'Aubusson by Jacques Jung

Auteur:Jacques Jung [Jung, Jacques]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
ISBN: 9791035301613
Éditeur: Geste Noir
Publié: 2019-04-17T04:00:00+00:00


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18. Le chronotachygraphe est obligatoire pour les camions à partir de 7,5 tonnes.

JEUDI 1ER MARS

À peine descendue pour le petit déjeuner, Martine fut impatiente de partager avec Diégo le résultat de ses réflexions nocturnes. Pour elle, Claudine n’aimait plus son mari et elle ne se serait pas suicidée par chagrin mais par culpabilité de l’avoir quitté. Elle connaissait l’assassin, sans doute un proche, elle se sentait responsable de tout ce drame, et ça, elle n’avait pas pu le supporter, elle se reprochait de ne pas avoir su l’anticiper.

Castellon l’écouta, songeur, et se contenta d’appeler le chauffeur, Georges Cassadel, pour lui fixer un rendez-vous l’après-midi même, à 15 heures, à la gendarmerie de Gouzon. Il était disponible, le jeudi étant un jour sans ramassage scolaire.

En attendant, les policiers s’installèrent au petit salon pour réécouter les déclarations enregistrées. Castellon s’arrêta sur celle où Pierre Concetti précisait : « Je suis allé plusieurs fois le voir dans sa cordonnerie pour le raisonner. Généralement, il ne bougeait pas, derrière son comptoir, là où on l’a retrouvé avec une baïonnette plantée dans le ventre, il avait bien trop peur de moi. »

L’inspecteur grommela :

— Je sens qu’il y a quelque chose qui cloche mais je n’arrive pas à voir quoi. Bon, puisque Concetti dit s’être rendu à la boutique de son beau-frère à différentes reprises, il a dû être vu. On va voir ça à Aubusson.

Ils traversèrent la cour en direction du garage de l’hôtel et s’arrêtèrent sur un sillon creusé dans l’herbe tendre qui zigzaguait bizarrement entre l’écurie des chevaux et la fosse à purin.

— Il doit s’agir d’une brouette, mais pourquoi faire autant de détours et ne pas aller en ligne droite ? interrogea Martine.

Au loin, le bitume gris se fondait dans le ciel embrumé. La jeune fille observa :

— C’est une journée sans heure, aucune différence entre le matin et l’après-midi, c’est triste et pesant.

— J’aime bien aussi les jours mornes d’hiver et les changements de saison.

— « Parlez-moi de la pluie et non pas du beau temps, le beau temps me dégoûte et m’fait grincer les dents », tra la la la la… fredonna la jeune fille.

— Le fait que vous chantiez les paroles de Brassens me rappelle un collègue à Troyes qui déclamait du Molière quand on partait en voiture. Ça donnait : « Que diable est-ce là ! Ils n’ont rien que les grands seigneurs à me reprocher19 », etc. Arrivé sur place, il redevenait sérieux et concentré sur ce qu’il avait à faire, puis au retour, à peine assis dans la voiture, il reprenait la tirade là où il l’avait laissée, ça pouvait durer une heure ! Qu’est-ce qu’il a pu m’emmerder avec ça !

À Aubusson, la file des voitures arrêtées au feu rouge de la Rue Grande dépassait la place du Général Espagne. Castellon se gara rue des Fusillés, à deux pas de la cordonnerie. Une petite femme frêle sortit de la maison d’en face. Lorsqu’il se présenta, elle les dévisagea à travers ses larges lunettes rectangulaires, puis les fit entrer dans un couloir sombre au sol carrelé noir et blanc.



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